La Unión Europea y el parlamento europeo
reciben una delegación sobre los sucesos del Rif
El servicio europeo para la acción exterior de la Unión Europea recibió a los miembros de la Asamblea Mundial Amazighe en la persona de su presidente Rachid RAHA y el secretario general M'Hamed BIHMEDN con el fin de conocer los últimos desarrollos de los acontecimientos del Rif, este jueves 29 de junio pasado. Sra. Federika MOGHERENI, Alta Representante de la Unión Europea para los asuntos internacionales y la política de seguridad, recomendó a los responsables de la Región Magreb y de la política regional para el sur del Mediterránea dicho encuentro con los representantes amazighies, un encuentro que duro más de una hora, y donde los responsables europeos expresaron un especial interés sobre la actualidad de Marruecos y al mismo tiempo su preocupación por la evolución de la situación de los derechos humanos, con la esperanza de que las cosas se arreglen lo más pronto posible y de que se encuentran soluciones entre el poder marroquí y el movimiento popular rifeño. Estos expresaron su deseo de que la Unión Europea pudiera implicarse en el terreno económico para favorecer el desarrollo sostenible de la región.
Los representantes amazighs les recordaron de que la Unión Europea está ligada al reino de Marruecos por el «acuerdo de asociación» en su política de vecindad, y que ha entrado en vigor desde el 1 de marzo de 2000, y «un estatuto avanzado» firmado el 13 de octubre de 2008, un estatuto reforzado por las negociaciones de ALECA a partir del 1 de marzo de 2013. estos acuerdos que se establecieron entre las dos partes tienen como objetivos esenciales, al lado de los intereses económicos, la promoción de la democracia y el respeto de los derechos del hombre.
Y antes de que haya dicha reunión, el presidente de la Subcomisión de Derechos Humanos del Parlamento Europeo, Sr. Pier ANTONIO PANZERI, recibió una delegación amazigh, dos días antes, el martes 27 de junio, una delegación formada por los responsables de la Asamblea Mundial Amazighe y algunos activistas del Movimiento Popular del Rif en Europa, señores Bilal AZZOUZI y Abderrahim BARKANE. El Presidente de la Subcomisión de los Derechos Humanos del Parlamento Europeo se informó de las causas de estos sucesos y recibió varios informes de la situación de los derechos humanos en la ciudad de Al-Hoceima y en la región del Rif. Informes que recogen flagrantes violaciones de los derechos humanos, sabiendo de que en el mismísimo día de la pequeña pascua del aid, día de paz y de hermandad, las autoridades marroquíes continuaban reprimiendo severamente a los manifestantes, y produciendo más detenciones y heridos.
Dicha delegación discutió sobre el tema de las torturas físicas y psicológicas durante la detención de los líderes del Movimiento Popular rifeño, que reivindicaban derechos legítimos, de tipo económicos, sociales, culturales y ambientales, y de manera pacífica, desde el asesinato del vendedor de pescado Mohcine de Fikri , el 28 de octubre pasado, subrayando de que el movimiento popular rifeño no tiene ninguna conexión con ningún movimiento separatista.
El eurodiputado y responsable de los derechos humanos en el parlamento europeo, el Sr. Pier ANTONIO PANZERI expresó a la delegación su voluntad de desplazarse a Marruecos y a la región del Rif para reunirse con los responsables políticos y con los miembros de la sociedad civil en los próximos días.
Le Service Européen pour les Affaires Extérieures de l’Union Européenne et la présidence de la Sous-commission des Droits de l’Homme du Parlement Européen reçoivent une délégation amazighe sur les évènements du Rif
Le Service européen pour l’action extérieure de l’Union Européenne a reçu les membres de l’Assemblée Mondiale Amazighe en la personne de son président Rachid RAHA et son secrétaire général M’Hamed BIHMEDN afin de connaître les derniers développements des événements du Rif, ce jeudi 29 juin. Les responsables de la Région Maghreb et de la politique régional pour le sud de la Méditerranée, sous proposition de Mme. Federika MOGHERENI, Haute Représentante de l’Union Européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, se sont entretenues plus d’une heure avec messieurs Raha et Bihmedn, en exprimant leur spécial intérêt de suivre toute l’actualité du Maroc, leur vive préoccupation de l’évolution de la situation des droits humains, avec l’espoir que les choses s’arrangent le plus vite possible et que, des solutions soient trouvées entre le pouvoir marocain et le mouvement populaire rifain, et avec le souhait que l’Union Européenne pourrait s’y impliquer sur le plan économique au désenclavement de la région.
Les responsables amazighs les ont rappelé que l’Union Européenne est liée à l’État marocain par un «accord d’association» dans sa politique de voisinage, entré en vigueur depuis le 1er mars 2000, et « un statut avancé » signé le 13 octobre 2008, ainsi qu’un statut renforcé par les négociations pour un Accord de libre-échange complet et approfondi (ALECA) à partir du 1er mars 2013. Des accords qui ont pour objectifs essentiels, à côté des intérêts économiques, la promotion de la démocratie et le respect des droits de l’Homme.
Et avant cette rencontre, le mardi 27 juin, l’eurodéputé et président de la Sous-commission des Droits de l’Homme du Parlement Européen, M. Pier Antonio Panzeri, a reçu une délégation amazighe composée par les responsables de l’Assemblée Mondiale Amazighe et certains militants du Mouvement Populaire du Rif en Europe, messieurs Bilal Azzouz et Abderrahim Barkane. Le Président de la Sous-commission des Droits de l’Homme du Parlement Européen s’est largement entretenu avec les membres de la délégation. Cette dernière l’ a informé des causes de ces évènements et elle lui a fourni divers dossiers sur la situation des droits humains dans le Rif, au nord du Maroc, et sur la continuation des violations de ces droits y inclus le jour même de l’aid, jour supposé de paix et de fraternité, où il y a eu plusieurs détentions et blessés. La dite délégation a abordé les questions de torture physique et psychologique lors de la détention des dirigeants du Mouvement Populaire du Rif, qui revendiquaient des droits légitimes, d’ordre économiques, sociaux, culturels et environnementales, et cela de manière pacifique depuis l’assassinat de Mohcine Fikri, le 28 octobre dernier, en précisant que ce mouvement n’a aucun lien avec des mouvements séparatistes.
L’eurodéputé responsable des droits humains, M. Pier Antonio Panzeri a exprimé à la délégation sa disponibilité de se déplacer dans la région afin de rencontrer les responsables et les membres de la société civile dans les prochains jours.
A continuacion la carta de la Asamblea Mundial Amazighe:
A l’aimable attention de M. Pier Antonio PANZERI
Président de la Sous-commission des Droits de l’Homme
du Parlement Européen
Objet: détérioration de la situation des droits humains dans le Rif marocain
Excellence,
Tel que vous le savez, l’Union Européenne est liée à l’État marocain par un «accord d’association» dans sa politique de voisinnage, entré en vigueur depuis le 1er mars 2000, et « un statut avancé » signé le 13 octobre 2008, ainsi qu’un statut renforcé par les négociations pour un Accord de libre-échange complet et approfondi (ALECA) à partir du 1er mars 2013. Ces accords d’association entre l’Union Européenne et le Maroc ont pour objectifs essentiels, notamment, la promotion effective de la démocratie et le respect des droits de l’Homme, comme le stipule le passage ci-après : « Le respect des principes démocratiques et droits fondamentaux de l’Homme, tels qu’énoncés dans la déclaration universelle des droits de l’Homme, inspire les politiques internes et internationales de la communauté et du Maroc et constitue un élément essentiel du présent accord».
Par ailleurs, les recommandations onusiennes, publiées par le Comité des experts chargés de l’examen du rapport officiel du Maroc présenté au Comité onusien des droits économiques, sociaux et culturels lors de sa cinquante sixième session à Genève, le 30 septembre et le 01 octobre 2015, appellent le Maroc pour qu’il s’activait urgemment pour promulguer la loi organique relative à la mise en œuvre de la langue l’amazighe, reconnue officielle en juillet 2011, à multiplier les efforts officiels pour garantir l’intégration et la généralisation de l’enseignement de l’amazighe de telle sorte qu’il concerne l’enseignement primaire, secondaire et universitaire, à l’augmentation de la présence de l’amazighe au niveau des médias publiques et de résoudre définitivement le problème de l’interdiction des prénoms amazighes pour les nouveaux nées. Le Comité de l’ONU avait ouvertement demandé à l’Etat marocain de lutter contre la ségrégation contre l’amazighe, particulièrement dans le domaine de l’enseignement et de l’emploi, à mettre fin à la spoliation de la propriété et des terres collectives qui est source d’exode et d’émigration, et à mettre en place un plan de développement pour les régions marginalisées et juguler les écarts entre régions et espaces urbains des espaces ruraux.
Les autorités marocaines, au lieu de respecter ces accords d’associations Maroc-UE et les recommandations de l’ONU et améliorer la situation des droits de l’homme, au sein des différentes régions du Maroc, violent les droits de l’homme les plus élémentaires des populations amazighes en poursuivant une politique de discrimination de fait à leur encontre, s’en passent de tous les instruments internationaux des droits humains et piétinent toutes les lois nationales et conventions internationales ainsi que l’accord d’association de « Statut Avancé » avec l’Union Européenne. En témoignent expressément les actuels et très graves événements dans la région du Rif.
Avec grand étonnement, afin de répondre aux revendications légitimes d’ordre économiques, sociales, culturels et environnementales des jeunes rifains, l’Etat marocain a fait usage de la répression et de la violence, contre des milliers de citoyens qui sont sortis pacifiquement pour protester dans la ville d’ Al-Hoceima et dans d’autres villes et villages du Rif. Après une campagne d’arrestations arbitraires menée sans respect pour la loi ni pour les chartes internationales des droits de l’homme, l’Etat, directement ou indirectement, a orchestré des campagnes médiatiques pour diaboliser et discréditer les manifestants dans le Rif et dans les autres régions du pays. Il a procédé à l’arrestation du leader de la protestation, Nacer Zafzafi et plus de 150 activistes de la contestation populaire dans le Rif, dont 32 des activistes du Mouvement Populaire du Rif ont été condamnés injustement à de lourdes peines le 14 juin dernier par le tribunal de première instance d'Al-Hoceima, dont 25 activistes à 18 mois de prison ferme.
En plus, cette région qui a donné de grands résistants au colonialisme, tel Mohamed Abdelkrim Al-Khattabi et à l’armée de libération, a non seulement été marginalisée par l’Etat, bien plus, elle fut l’objet de politique d’appauvrissement à tel point que l’Etat continue à spolier les terres des tribus. Et pour cela, nous citons comme un simple exemple, l’action de l’Etat en 2016 qui a abouti à la spoliation de plus de trente mille (30.000) hectares que dans la province d’Al-Hoceima.
La politique de répression témoigne de la volonté du système à inaugurer la transition dictatoriale et l’édification d’un Etat géré avec une main de fer. Fait que combattent tous les citoyennes et citoyens Amazighes dans différentes régions du Maroc et dans la diaspora européenne, de manière pacifique, pour dénoncer les atermoiements et les campagnes qui visent la contestation et poursuivre la lutte acharnée en faveur d’un Etat démocratique dans le cadre d’une monarchie parlementaire.
Nous vous demandons avec insistance à votre sous-commission des Droits de l’Homme du Parlement européen de saisir de cette affaire et de penser à une résolution sur ce sujet. Une résolution qui comporterait, premièrement, la condamnation de cette inadmissible dérive autoritaire et répressive de l’Etat marocain. Deuxièmement, elle devrait inclure la libération immédiate et sans conditions de tous les détenus de la contestation dans le Rif, à commencer par Nacer Zafzafi. Et troisièmement, qu’elle appelle à un dialogue franc de l’Etat avec les contestataires et l’inciter à satisfaire leur dossier revendicatif, sans oublier de mentionner la dévolution des terres spoliées à leurs propriétaires légitimes ainsi que la satisfaction de leurs droits culturels et linguistiques.
En étant à votre disposition à vous apporter plus de précisions, veuillez agréer, Excellence Pier Antonio PANZENI, nos salutations les plus distinguées.
Signé: Rachid RAHA, Président de l’Assemblée Mondiale Amazighe.
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